**Solution complémentaire à la plantation, la Régénération Naturelle Assistée (RNA) est un mode de gestion forestière douce permettant de préserver et de renforcer les forêts existantes, grâce à des travaux d’entretien forestier qui respectent et imitent au mieux le cycle naturel de reproduction des arbres. Cette méthode privilégie ainsi la régénération progressive de la forêt et donc la préservation de la biodiversité et de la fonction de stockage de carbone des sols tout au long du processus. Au sein d’une parcelle forestière dégradée qui nécessite d’être restaurée, comment s’effectue le choix de l’itinéraire sylvicole entre la plantation, la RNA ou une combinaison de ces deux solutions ? Concrètement, en quoi consistent les travaux de RNA ? Pourquoi la RNA est-elle de plus en plus plébiscitée ? Autant de questions auxquelles répond Reforest’Action, expert de la restauration des forêts partout dans le monde.**

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### Qu’est-ce que la RNA ?

La Régénération Naturelle Assistée (RNA) est une méthode de restauration des écosystèmes forestiers qui consiste à intervenir au sein de forêts existantes qui présentent des signes de régénération, toutefois insuffisants pour garantir à eux seuls le renouvellement de la forêt et le maintien de ses services écosystémiques. C’est une méthode douce de gestion sylvicole qui respecte le cycle naturel de la forêt, qui préserve au mieux le sol et la biodiversité existante, et qui est moins coûteuse que des travaux de plantation.

### Concrètement, en quoi consistent les travaux de RNA ?

Concrètement, les travaux de RNA impliquent d’identifier des jeunes pousses d’essences différentes déjà présentes naturellement dans le sol, et de les protéger pour qu’elles grandissent, en éliminant les obstacles qui menacent leur croissance. La régénération naturelle assistée d’une forêt s’inscrit dans le temps et demande une quinzaine d’années environ. Elle permet de rendre la forêt plus diversifiée et plus résiliente dans le futur.

#### Respecter et imiter le cycle naturel de reproduction des arbres

Au printemps et à l’été, la forêt assure la fécondation des arbres grâce à la floraison. Les fruits qui apparaissent ensuite tombent de l’arbre lorsqu’ils sont matures. Les graines contenues dans les fruits se logent dans le sol et germent lorsque les conditions idéales de lumière, de température et d’humidité sont réunies. Ces graines donnent naissance à de nombreux semis d’arbres de quelques centimètres de haut. Cependant, en fonction de la taille et de la densité des arbres adultes qui surplombent les jeunes pousses, celles-ci peuvent manquer d’espace et de lumière, ce qui les empêchent de croître.

#### L’accompagnement du forestier dans la régénération de la forêt

Dans le cadre d’un projet de RNA, le forestier accompagne la forêt pour lui permettre de se régénérer dans des conditions optimales. Son objectif est de favoriser les jeunes pousses de belle qualité et de leur apporter la lumière et l’espace nécessaire, afin qu’elles se développent le mieux possible. Tout en veillant à maintenir des essences minoritaires pour conserver la diversité de la forêt, un travail est également effectué pour orienter la sélection des essences en faveur de celles qui ont une meilleure probabilité d’évolution et qui sont les plus adaptées au changement climatique. Pour ce faire, le forestier va observer avec attention l’évolution de la forêt et exécuter au fil du temps divers travaux forestiers (débroussaillage, élagage, prélèvement d’arbres vieillissants…) qui permettront aux pousses les plus prometteuses de croître grâce au gain d’espace et de lumière.

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### Pourquoi la RNA est-elle privilégiée au sein de certaines parcelles forestières dégradées ?

Le choix entre la méthode de plantation ou la méthode de RNA dépend du type de la parcelle forestière et de l’historique de la forêt à restaurer. En France, et plus généralement en Europe, l’enjeu consiste à faire face à la dégradation forestière, et non à la déforestation qui implique des parcelles mises à nu. Face à l’aggravation des aléas naturels et climatiques et à l’accentuation de leur fréquence, la RNA, lorsque la situation le permet, apparaît comme la méthode la plus adaptée pour restaurer des forêts dégradées. Le financement des travaux de RNA permet de plus d’encourager des cycles plus long et une gestion plus durable. Il est donc courant que Reforest’Action apporte son soutien à des projets de RNA en zones tempérées.

#### Dans quelles situations la plantation d’arbres est-elle nécessaire ?

Les travaux de RNA ne peuvent pas avoir lieu au sein d’une parcelle qui n’a pas la capacité de se régénérer naturellement, c’est-à-dire une parcelle qui est dénuée de semis issus des graines tombées des arbres adultes. Par ailleurs, certaines forêts nécessitent l’intégration de nouvelles essences, pour leur permettre de s’adapter aux changements climatiques et de mieux faire face, notamment, aux sécheresses et aux maladies. La plantation d’arbres issus de pépinières est alors bel et bien nécessaire, de même qu’au sein de parcelles fortement dégradées par des incendies ou des attaques d’insectes, qui ne peuvent se régénérer naturellement. Dans certains cas (comme celui d’une forêt affectée par une sécheresse, par exemple), il est possible d’associer la RNA à un enrichissement du peuplement via la plantation d’essences diversifiées.

#### Quand et pourquoi faut-il privilégier la RNA pour régénérer une forêt ?

La RNA est privilégiée pour accompagner l’allongement des cycles sylvicoles dans le cadre d’une gestion plus progressive, et pour régénérer des peuplements dégradés qui présentent tout de même des signes de renouvellement naturel. Cette méthode permet de favoriser la croissance des jeunes pousses et garantir un mélange d’essences présentes sur les parcelles, dans l’objectif d’améliorer la biodiversité et la résilience de la forêt face aux aléas et maladies. En termes d'impact, la RNA est la méthode la plus douce et respectueuse du cycle naturel de reproduction des arbres. Elle permet de valoriser l'existant pour préserver et renforcer le patrimoine forestier. Par rapport à des travaux de plantation, la RNA a donc un impact plus favorable sur la préservation de la biodiversité et des sols.

### Quels sont les avantages de la RNA ?

La RNA joue un rôle essentiel dans la réalisation des objectifs mondiaux relatifs au climat, à la biodiversité et à la restauration des écosystèmes. Selon les estimations du World Resources Institute (WRI), les forêts peuvent être restaurées grâce à la RNA pour moins d’un tiers du coût de la plantation, de façon plus rapide et avec plus de chance de succès grâce à la valorisation de l’existant.

#### La RNA est plus adaptée que la plantation dans certaines situations

Au sein de parcelles présentant déjà des signes de régénération naturelle, la RNA est plus adaptée que la plantation pour restaurer les écosystèmes forestiers. En France et en Europe, où les forêts sont touchées par un phénomène de dégradation notamment dus aux aléas climatiques ou naturels, il est fréquent qu’une parcelle forestière soit partiellement affectée par ces aléas mais présente malgré tout des signes de régénération. La RNA est alors pertinente pour accompagner cette régénération. Il est possible également d’opter pour une combinaison de RNA et de plantation afin de préserver et de restaurer au mieux les forêts dégradées.

#### La RNA est plus viable et moins risquée que la plantation

Au sein d’un projet de restauration forestière via la plantation d’arbres, le risque de mortalité des arbres est plus élevé qu’au sein d’un projet de RNA, qui vise à protéger les arbres d’avenir déjà présents dans les sols à l’état de jeunes pousses, et qui sont identifiés avec soin par le forestier afin d’augmenter la réussite du projet. La RNA permet par ailleurs de s’affranchir des pénuries et des fluctuations des prix des plants en pépinières, ainsi que des aléas climatiques de plus en plus fréquents et violents, tels que les sécheresses ou les inondations qui pénalisent parfois les projets de plantation classiques.

#### La RNA permet de renforcer la multifonctionnalité des forêts sans perturber leur cycle naturel

La RNA permet d’éviter les coupes rases et les sols nus, et donc de préserver la biodiversité et la fonction de stockage de carbone des sols tout au long du processus. Au sein d’un projet de RNA, Reforest’Action encourage également les forestiers à laisser des volumes de bois mort au sein de la parcelle, afin qu’ils puissent contribuer au développement de la biodiversité de la faune et de la flore. La RNA permet ainsi de renforcer la multifonctionnalité des forêts – c’est-à-dire l’ensemble des bénéfices environnementaux, sociaux et économiques qu’elles produisent – sans perturber leur cycle naturel.

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**La RNA est une approche écoresponsable de la gestion forestière, qui permet la restauration et le renforcement des écosystèmes forestiers. D’une part, cette méthode permet d’éviter les coupes rases et les sols nus, de privilégier la régénération progressive de la forêt et donc de préserver la biodiversité et la fonction de stockage de carbone des sols tout au long du processus. D’autre part, elle permet de recréer de véritables forêts multifonctionnelles, qui sont sources de nombreux bénéfices au-delà du maintien de la biodiversité : production de bois, stockage du carbone, régulation du cycle de l’eau…**

**Chez Reforest’Action, la diversité des solutions répond à la diversité des besoins des forêts, avec des objectifs communs : rendre les forêts plus résistantes, développer leur multifonctionnalité, et préserver et développer les puits de carbone et de biodiversité de demain. La RNA correspond donc pleinement à l’ambition environnementale et écologique de Reforest’Action et des forestiers avec qui nous collaborons. Notre objectif est d’accompagner la démarche de la RNA sur plusieurs années au sein de nos projets concernés pour s’assurer de leur bon développement, tout en priorisant la diversité des essences d’arbres représentées au sein de la forêt en régénération.**

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La Régénération Naturelle Assistée, une solution complémentaire au reboisement pour restaurer les forêts dégradées

### **Son engagement en faveur de l'environnement…**

J'ai toujours aimé la campagne. En grandissant, je me suis rendu compte que je vivais dans un pays avec une grande variété d'écosystèmes, de climats et d'espèces animales et végétales qui sont affectés par le changement climatique, la pollution et la mauvaise gestion des ressources. Tous ces effets négatifs affectent le mode de vie du peuple péruvien et aussi le mien, c'est pourquoi je sais que je dois m'engager en faveur de l'environnement.

### **Son parcours avant Reforest’Action…**

Je suis titulaire d'un master en biodiversité, paysage et gestion durable et d’une licence en biologie.
Test
J'ai travaillé comme chef de projet, mettant en œuvre des projets dans différentes régions du Pérou, dans différents écosystèmes : forêts subtropicales, hauts plateaux andins, vallées interandines et zones entourées d'exploitations minières et de zones protégées. J'étais responsable de la conception, de l'exécution et de la supervision de plusieurs projets. Avant Reforest'Action, j'ai également travaillé au Népal et en Tanzanie.

### **Ses missions et ses responsabilités pour Reforest'Action…**

En tant que Project Officer pour Reforest’Action, mon rôle consiste à rechercher, développer et suivre des projets forestiers et des projets carbone qui ont besoin d'un financement. Je réalise également des missions d’audit annuelles sur le terrain, ainsi que l'évaluation de l'impact des projets financés par Reforest'Action. J’effectue le lien entre Reforest’Action et les porteurs de projets et m’assure au quotidien de la bonne conduite des activités sur le terrain.

### **Sa vision des forêts au Pérou …**

Au Pérou, la déforestation est un problème majeur. Dans les forêts amazoniennes, des activités telles que l'agriculture, l'élevage, l'exploitation minière illégale et l'abattage illégal sont les principales causes de la déforestation. D'autre part, sur les hauts plateaux andins, de nombreuses forêts ont été éliminées il y a longtemps à cause de l'agriculture et de l'élevage. Aujourd'hui, les sols de ces régions sont très dégradés et leur régénération est très lente et, dans certains cas, inexistante. Le gouvernement et d'autres organisations privées mènent des activités pour restaurer ces forêts, mais ce n'est pas suffisant.

![](/uploads/perou_foret_1401ef2a42.jpg)

### **Les projets forestiers dont elle est responsable…**

Actuellement, je travaille sur plusieurs projets forestiers situés dans les régions de Cusco et de Tarapoto au Pérou. L'objectif de tous ces projets est de restaurer des zones dégradées qui étaient autrefois recouvertes de forêts. Pour ce faire, les projets impliquent les communautés locales pour construire des pépinières et produire des arbres qui seront ensuite plantés dans les zones dégradées. Les projets contribuent également à former les populations à la conservation et la gestion durable des forêts. En outre, ils encouragent les activités économiques qui génèrent des revenus pour les familles et préviennent la déforestation. Je suis également en train d'évaluer le potentiel de faisabilité de deux projets de crédits carbone, qui n'en sont encore qu'à leurs débuts, mais qui, je l'espère, seront bientôt mis en place.

![](/uploads/juliet_po_projet_332bd192cb.jpg)

### **La plus-value de sa présence locale dans l’encadrement des projets…**

J'ai travaillé dans différentes régions du Pérou, ce qui m'a permis de connaître le mode de vie et de pensée de ces communautés, leur dynamique et leurs relations avec les acteurs publics et privés. Je suis également très familière avec la législation péruvienne en matière de gestion forestière.

![](/uploads/perou_juliet_df8c4a814c.jpg)

### **Ses objectifs pour l'année à venir…**

Mon objectif principal est de mettre en place un projet carbone au Pérou. Par ailleurs, je vais contribuer à plusieurs missions d’audits et de _due diligence_ au sein de la zone géographique que j’ai en charge, et mener à bien la sélection de nouveaux projets financés par Reforest’Action.

### **Son engagement en faveur de l'environnement…**

J'ai toujours aimé la campagne. En grandissant, je me suis rendu compte que je vivais dans un pays avec une grande variété d'écosystèmes, de climats et d'espèces animales et végétales qui sont affectés par le changement climatique, la pollution et la mauvaise gestion des ressources. Tous ces effets négatifs affectent le mode de vie du peuple péruvien et aussi le mien, c'est pourquoi je sais que je dois m'engager en faveur de l'environnement.

### **Son parcours avant Reforest’Action…**

Je suis titulaire d'un master en biodiversité, paysage et gestion durable et d’une licence en biologie.

J'ai travaillé comme chef de projet, mettant en œuvre des projets dans différentes régions du Pérou, dans différents écosystèmes : forêts subtropicales, hauts plateaux andins, vallées interandines et zones entourées d'exploitations minières et de zones protégées. J'étais responsable de la conception, de l'exécution et de la supervision de plusieurs projets. Avant Reforest'Action, j'ai également travaillé au Népal et en Tanzanie.

### **Ses missions et ses responsabilités pour Reforest'Action…**

En tant que Project Officer pour Reforest’Action, mon rôle consiste à rechercher, développer et suivre des projets forestiers et des projets carbone qui ont besoin d'un financement. Je réalise également des missions d’audit annuelles sur le terrain, ainsi que l'évaluation de l'impact des projets financés par Reforest'Action. J’effectue le lien entre Reforest’Action et les porteurs de projets et m’assure au quotidien de la bonne conduite des activités sur le terrain.

### **Sa vision des forêts au Pérou …**

Au Pérou, la déforestation est un problème majeur. Dans les forêts amazoniennes, des activités telles que l'agriculture, l'élevage, l'exploitation minière illégale et l'abattage illégal sont les principales causes de la déforestation. D'autre part, sur les hauts plateaux andins, de nombreuses forêts ont été éliminées il y a longtemps à cause de l'agriculture et de l'élevage. Aujourd'hui, les sols de ces régions sont très dégradés et leur régénération est très lente et, dans certains cas, inexistante. Le gouvernement et d'autres organisations privées mènent des activités pour restaurer ces forêts, mais ce n'est pas suffisant.

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### **Les projets forestiers dont elle est responsable…**

Actuellement, je travaille sur plusieurs projets forestiers situés dans les régions de Cusco et de Tarapoto au Pérou. L'objectif de tous ces projets est de restaurer des zones dégradées qui étaient autrefois recouvertes de forêts. Pour ce faire, les projets impliquent les communautés locales pour construire des pépinières et produire des arbres qui seront ensuite plantés dans les zones dégradées. Les projets contribuent également à former les populations à la conservation et la gestion durable des forêts. En outre, ils encouragent les activités économiques qui génèrent des revenus pour les familles et préviennent la déforestation. Je suis également en train d'évaluer le potentiel de faisabilité de deux projets de crédits carbone, qui n'en sont encore qu'à leurs débuts, mais qui, je l'espère, seront bientôt mis en place.

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### **La plus-value de sa présence locale dans l’encadrement des projets…**

J'ai travaillé dans différentes régions du Pérou, ce qui m'a permis de connaître le mode de vie et de pensée de ces communautés, leur dynamique et leurs relations avec les acteurs publics et privés. Je suis également très familière avec la législation péruvienne en matière de gestion forestière.

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### **Ses objectifs pour l'année à venir…**

Mon objectif principal est de mettre en place un projet carbone au Pérou. Par ailleurs, je vais contribuer à plusieurs missions d’audits et de _due diligence_ au sein de la zone géographique que j’ai en charge, et mener à bien la sélection de nouveaux projets financés par Reforest’Action.

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![Rapport 2022.jpg](https://ra-backoffice-preprod.reforestaction.com/uploads/Rapport_2022_aec90b5986.jpg)

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Reforest’Action autour du monde : entretien avec Julixet Mormontoy, notre Project Officer au Pérou

Dans son [6ème rapport d’évaluation publié en 2023](https://www.reforestaction.com/blog/synthese-du-6eme-rapport-sur-levolution-du-climat-du-giec-les-constats-les-options-dactions-et), le GIEC estime que le réchauffement de la planète atteindra les 1,5°C dès le début des années 2030. Or un quart des émissions de gaz à effet de serre dans le monde est causé par l’agriculture conventionnelle. Il est donc urgent de repenser nos modes de production. L’agriculture régénératrice apporte des solutions subtantielles. Ce modèle agricole repose sur une grande diversité de pratiques agronomiques inspirées de l’agriculture biologique, de l'agroécologie et de la permaculture. Elle vise à garantir la résilience et la stabilité de l’écosystème à long terme - en produisant des impacts positifs nets.

Il n’existe pas de définition statique et unanime de l’agriculture régénératrice. En revanche, elle cherche toujours en priorité à restaurer la qualité des sols agricoles - alors même qu’un tiers de ceux-ci dans le monde sont déjà dégradés. En introduisant davantage de vie et de biodiversité dans les sols, elle encourage le développement de la matière organique, ce qui qui permettra à ceux-ci d’être plus riches, plus fertiles et de séquestrer naturellement plus de carbone.

Un sol en bonne santé impactera également la qualité de l’eau et de l’air… et tout un écosystème deviendra alors plus stable sur le long terme et encore davantage résilient face aux aléas climatiques.

**1.Une agriculture qui redonne sa place au vivant**
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**1/ Une capacité inhérente à se régénérer**

La régénération signifie « ramener la terre à la vie »\[1\]. L’agriculture régénératrice repose sur ce principe philosophique qui considère qu’un système a la capacité inhérente à se régénérer. Elle vise la production d’impacts positifs nets grâce à des pratiques qui favorisent la santé des sols mais aussi des personnes, des animaux et de l'environnement. L’objectif consiste à améliorer - plutôt que de simplement maintenir, la qualité des sols et la santé des exploitations. Ces pratiques d'agriculture et de pâturage permettent de garantir la résilience et l’équilibre de l’écosystème à long terme tout en maintenant et en améliorant la viabilité économique.

**2/ Des pratiques qui se distinguent de celles de l’agriculture conventionnelle ou durable**

L’agriculture conventionnelle - modèle dominant massivement développé après la première guerre mondiale, a progressivement dégradé et épuisé les ressources naturelles. Son travail des sols trop régulier, son utilisation d’intrants trop intense, ses monocultures et sa non-couverture des sols empêchent le CO2 de rester dans les sols et la biodiversité de s’y développer. Or aujourd’hui, la responsabilité de l’agriculture conventionnelle quant au réchauffement climatique n’est plus à démontrer.

De plus, l’agriculture régénératrice dépasse les ambitions d’une agriculture durable. Elle ne cherche pas seulement à minimiser les impacts de la production pour la rendre simplement durable mais **davantage à l’optimiser en visant un impact positif net à travers la restauration des sols.**

**2\. Une approche guidée par de grands principes**
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Les agriculteurs, forestiers et entreprises engagés dans l’agriculture régénératrice cherchent à améliorer les écosystèmes en combinant savoirs autochtones, gestion adaptative, science et technologies de pointe. Ils adoptent une vision et une gestion holistiques dans la mesure où les décisions sont prises en fonction de ce qui semble le mieux pour l'ensemble du système : au lieu de se concentrer sur le rendement ou la productivité, ils recherchent toujours l’efficience. Les pratiques agricoles doivent tenir compte de toutes leurs implications - qu’elles soient environnementales, financières et sociales.

**Dans cet esprit, toutes les pratiques agricoles régénératrices sont guidées par une série de principes :**

1\. **La stabilité et la santé du sol comme socle de base.** Régénérer les sols signifie chercher à augmenter leur teneur organique en protégeant les habitats des micro et macro-organismes et permettre ainsi d’améliorer la fertilité. Cela engendre aussi le fait de permettre une meilleure infiltration de l’eau dans le sol et une meilleure résistance à l’érosion.

2\. **Une vision et une gestion holistiques.** Chercher à améliorer les écosystèmes, grâce à une vision et une gestion holistiques, en harmonie avec la nature : les décisions sont prises en fonction de ce qui semble le mieux pour l'ensemble du système, au lieu de se concentrer sur le rendement ou la productivité et de faire des compromis négatifs. Recherchant toujours l’efficience, les pratiques agricoles de l’agriculture régénératrice tiennent compte de toutes leurs implications, qu’elles soient environnementales, financières et sociales.

3\. **Une approche basée sur l’expérimentation.** L’agriculture régénératrice favorise l’expérimentation car elle permet des processus d'apprentissage constants - par essai et par erreur, intégrant de nouvelles manières de cultiver en fonction de chaque environnement.

4\. **Une approche qui promeut l’impact.** Egalement appelée agriculture d’impact, l’agriculture régénératrice valorise les expérimentations dans la mesure où elles sont fondées sur des objectifs de résultats qui doivent d'ailleurs être mesurés afin de vérifier l'effet régénérateur sur l'écosystème social, économique et environnemental.

5\. **Les pratiques spécifiques adaptées au contexte :** Les pratiques utilisées - très diverses – sont appréhendées fonction du contexte économique, communautaire, écologique, climatique, bio-régional par exemple, afin de réaliser leur plein potentiel. Il s'agit d'assurer et de développer des relations justes et réciproques entre toutes les parties prenantes.

6\. **La volonté de maintenir la viabilité économique :** La viabilité économique est au cœur de l’approche régénératrice pour continuer de produire des matières premières dans un process de production qui fait en sorte que le capital ne soit pas détérioré dans le temps.

**3\. Une agriculture qui engendre de multiples services écosystémiques**
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L’agriculture régénératrice procure des avantages économiques, écologiques et sociaux pour l’Homme et pour la Nature à travers les nombreux services écosystémiques qu’elle engendre :

**1/ la stabilité des sols et l’amélioration de la qualité de l’eau :** les pratiques agricoles régénératrices améliorent la santé des sols et augmentent leur fertilité et leur capacité à retenir l’eau, réduisant ainsi l’érosion et la dégradation des sols. Parallèlement, les pratiques agricoles régénératrices permettent de réduire la pollution de l’eau en évitant les fuites de nutriments et de produits chimiques dans les cours d’eau.

**2/ la préservation de la biodiversité :** non seulement l’agriculture régénératrice participe à la préservation de la biodiversité en limitant les intrants chimiques mais elle favorise aussi son développement. Ses pratiques agricoles, qui s’appuient sur l’introduction d’arbres et de nouvelles espèces végétales, fournissent des habitats plus résilients pour la faune et la flore.

**3/ le stockage du carbone :** un sol agricole peut être un puits de carbone. Le carbone constitue un nutriment nécessaire au bien-être du sol et permet une bonne fertilisation. Un sol riche en carbone s’adaptera mieux aux effets du réchauffement climatique. Les méthodes de l’agriculture régénératrice permettent d’augmenter la séquestration, le stockage du carbone dans les sols et de le maintenir afin de renforcer la production de matière organique et, par extension, lutter contre les émissions de GES issues des pratiques agricoles conventionnelles.

**4/ des bénéfices socio-économiques locaux** : les méthodes de l’agriculture régénératrice soutiennent la santé de l’agriculteur, garantissent des revenus décents pour l’agriculteur, apportent des investissements locaux via les crédits carbone et contribuent à la sécurité alimentaire.

**![](/uploads/microsoftteams_image_53_0466dc0f0f.png)**

**4\. Des pratiques adaptées à chaque contexte**
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**En tenant compte du type d’exploitation, des problématiques environnementales qui lui sont associées et de l’impact recherché** - la séquestration du carbone ou la préservation de la biodiversité, par exemple, les pratiques agricoles potentielles sont variées :

**1\. La gestion des cultures** : cultures intermédiaires (cultures temporaires de plantes à croissance rapide implantées entre la récolte d'une culture principale et le semis de la culture suivante) ; cultures diversifiées (qui consistent à avoir plusieurs cultures différentes sur le même champ) ; cultures intercalaires (culture associée installée entre les rangs de la culture principale) ; bandes enherbées (couvert végétal multifonctionnel longeant les cours d’eau ou plantées transversalement à la pente).

**2\. La gestion des sols** : ne pas laisser de sols nus (ex : plantations de cultures vivaces couvre sol) ; travail minimal ou nul de la terre (techniques sans labour pour préserver le relargage du CO2 notamment et ne pas tasser les sols) ; utilisation de fertilisants d’origine naturelle (compost, fumier, engrais verts, biochar, traitements naturels) et élimination d’intrants chimiques de synthèse ; travail du sol avec une prise en compte des pentes pour que l’eau suive les courbes de niveau (cultures en terrasses par exemple) pour éviter l’érosion du sol.

**3\. Les pratique d’agroforesterie :** intégrer des arbres aux cultures avec des approches spécifiques en fonction du contexte comme les approches intra-parcellaires, les brises vent ou les tampons ; développer les haies en contours des parcelles de cultures ; favoriser la polyculture utile à la biodiversité (polyculture, silvo-pâturage, bandes pollinisatrices, par exemple).

**Conclusion**
--------------

Chez Reforest’Action, nous croyons fermement aux vertus de l’agriculture régénératrice.

D’une part, elle permet d’engendrer une série de bénéfices environnementaux et sociaux grâce à l’adoption d’approches sur-mesure et adaptées à chaque contexte. D’autre part, la viabilité économique est au cœur de l’approche régénératrice utile pour continuer à produire des matières premières dans le cadre d'un processus de production et afin que le capital ne soit pas détérioré dans le temps.

Nous soutenons ainsi le déploiement de l’agriculture régénératrice au sein de la chaîne de valeur des entreprises. Réduction de leur empreinte, pérennisation de leur production et préservation des ressources font partie des multiples bénéfices attendus. En proposant aux entreprises un design de projets sur-mesure, nous voulons optimiser leur impact en cohérence avec le contexte du projet et les objectifs de chaque organisation. En outre, en conciliant savoirs traditionnels et autochtones avec des techniques simples, low-tech et high tech, nos projets reposent toujours sur des indicateurs d’impacts définis lors de la phase initiale de design du projet. Ils sont spécifiques à chaque projet en fonction du contexte, de la typologie du projet et des objectifs et couvrent quatre piliers que sont : le climat, la biodiversité, les sols/eau et l'aspect social.

**References**
--------------

Banerjee, S., van der Heijden, M.G.A. “Soil microbiomes and one health”, Nat Rev Microbiol, 2022.

Brown, K., Schirmer, J., Upton, P., “Can regenerative agriculture support successful adaptation to climate change and improved landscape health through building farmer self-efficacy and wellbeing?”, Current Research in Environmental Sustainability, Volume 4, 2022.

Hawken, P., Regeneration: Ending the Climate Crisis in One Generation, [Penguin Publishing Group](https://www.barnesandnoble.com/s/%22Penguin+Publishing+Group%22?Ntk=Publisher&Ns=P_Sales_Rank&Ntx=mode+matchall), 2021.

Ikerd, J., “The economic pamphleteer: realities of regenerative agriculture”, J. Agric. Food Syst. Community Dev. 10 (2), 2021, pp. 7-10.

Leu A. F., “Maximizing Photosynthesis and Root Exudates through Regenerative Agriculture to Increase Soil Organic Carbon to Mitigate Climate Change”, SCIREA Journal of Agriculture, Volume 8, Issue 1, February 2023, February 3, 2023, [http://www.scirea.org/journal/Agriculture](http://www.scirea.org/journal/Agriculture )

Rodale Institute website – [https://rodaleinstitute.org/why-organic/organic-basics/regenerative-orga...](https://rodaleinstitute.org/why-organic/organic-basics/regenerative-organic-agriculture )

Savory Institute. (2020). Savory Institute. Available online at: [https://savory.global](https://savory.global/).

Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), Regenerative Agriculture: An opportunity for businesses and

\[1\] Rodale Institute website – [https://rodaleinstitute.org/why-organic/organic-basics/regenerative-orga...](https://rodaleinstitute.org/why-organic/organic-basics/regenerative-organic-agriculture)

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Repenser notre modèle agricole avec l'agricuxlture régénératrice : entre développement économique et préservation des ressources

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Les deux agriculteurs souhaitent créer dès le début un environnement arboré pour la production de thé. L’objectif de ce projet est donc la plantation de haies et d’arbres fruitiers. Les bénéfices de ces plantations seront multiples. Tout d’abord, ils participeront à constitution d’une trame verte liée aux autres zones arborées alentours. La diversité d’essences permettra d’accueillir une diversité de faune, de flore, de champignons et de bactéries. Les arbres réduiront également les zones de théiers pour ne pas obtenir une culture monospécifique sur 2ha continus. Les arbres agroforestiers servent également à améliorer la rétention de l’eau dans le sol, élément essentiel à la bonne croissance des théiers. Les haies serviront également de brise vent, le vent étant l’élément desséchant premier en zone agricole.

RESPONSIBLE_CONSUMPTION_AND_PRODUCTION

CLIMATE_ACTION

LIFE_ON_LAND

Soutien du bien-être humain, en fournissant des ressources, des revenus, de l'éducation, et en soutenant les loisirs et le patrimoine.

Contribution à l'atténuation de l'effet de serre et influence sur les régimes de précipitations et le microclimat local.

Préservation de la biodiversité locale en fournissant des habitats et des ressources adaptées.

Influence sur la qualité et l'intégrité du système sol-eau, et sur le cycle de l'eau et des nutriments.

Ce projet est assez innovant : il s’agit de l’implantation d’une exploitation agricole pour la production de thé en Loire Atlantique. Les théiers sont des plantes qui aiment les sols peu calcaires, des températures douces et une pluviométrie constante. Antoine et Matthieu ont donc décidé de tenter l’expérience à Bouaye, dans le Pays de Retz, qui semble répondre aux exigences de la plante. C'est notamment grâce à la proximité avec la Loire et une réserve naturelle humide que la production peut être viable avec une humidité dans les sols suffisante. Les deux jeunes agriculteurs s’installent dans une zone agricole louée par la mairie et qui a pour but la dynamisation agricole locale.

Ce projet d’exploitation de thé et d’agroforesterie, conduit sur le terrain par deux agriculteurs, Matthieu Desgranges et Antoine Boitel, est le résultat d’un appel à manifestation d’intérêt lancé par Nantes Métropole. La commune de Bouaye avait pour objectif d’accompagner l’installation agricole de plusieurs projets au sein d’une zone agricole et naturelle de 52 ha appartenant à la commune. Matthieu et Antoine ont convaincu le jury de l’intérêt et de la viabilité de leur projet de jardin de thé en agroforesterie et ont été choisis pour son installation sur une parcelle agricole de 2,1 ha à l’état de prairie fauchée. 
L’objectif ? Intégrer, dès le début de l’implantation du projet, des éléments agroécologiques, pour accompagner la culture du thé. 

Bénéfices estimés des arbres plantés ou préservés

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