Le projet, qui s’est déroulé sur 3 années, a subi des difficultés liées à des dysfonctionnements des systèmes d’irrigation mais aussi au contexte sociopolitique du pays. Malgré tout, les 200 000 arbres prévus ont finalement pu être plantés dans la vallée. Un soulagement, compte tenu de l’impact de la crise économique et sociale sur les communautés locales.
Les arbres, une solution face à des conditions de vie de plus en plus difficiles
Haïti est aujourd’hui le pays le plus pauvre d’Amérique latine et du monde. Actuellement, la situation montre peu de signes d’amélioration, en raison de l’instabilité politique et économique qui demeure au sein du pays, mais aussi de l’impact dévastateur des catastrophes naturelles. Par exemple, le coût de l’ouragan Matthew de 2016 pour le pays est aujourd’hui estimé à 2 milliards de dollars.
En parallèle, la monnaie nationale, la gourde, n’a de cesse de perde de sa valeur face au dollar, un phénomène dramatique lorsque l’on sait qu’Haïti importe 4 fois plus qu’il n’exporte. La population voit donc son pouvoir d’achat se détériorer face à l’inflation grandissante.
Afin de contribuer à l’amélioration des conditions de vie des communautés locales, Reforest’Action et ses partenaires sur le terrain, l’association OJUCAH et La Croix Rouge Néerlandaise, se sont mobilisées sur place pour déployer un vaste projet de création de forêt. En effet, la plantation de 200 000 arbres dans la vallée de Jacmel a représenté plusieurs bénéfices pour la population, au-delà des avantages écologiques qui en découlent :
Le projet a été une source d’emploi pour de nombreuses familles en difficulté, ce qui a contribué à augmenter leur pouvoir d’achat. En effet, les revenus récoltés leur ont permis de scolariser leurs enfants. Dès la rentrée 2021, 315 nouveaux élèves ont ainsi fait leur arrivée à l’école.« Actuellement, ces familles peuvent également fournir à leurs enfants des repas chauds chaque jour, ce qui n’était toujours le cas auparavant », note OJUCAH. Sur le plan environnemental, l’introduction de ces 200 000 arbres apportera de multiples bénéfices sur le long terme. En effet, les arbres permettent de freiner l’érosion des sols et d’améliorer leur qualité, ce qui favorisera la productivité des cultures gérées par les communautés.
Grâce à la production durable et raisonnée de bois d’œuvre, les besoins énergétiques de la population pourront être comblés, à défaut de trouver une alternative au charbon de bois.
Pour la ville, la mise en place du projet pourra être l’occasion de développer une filière bois, dans le respect de l’écosystème en place.
Un projet qui sensibilise sur l’importance de la forêt
Ce projet, qui n’aurait pu voir le jour sans la participation des communautés locales, a été l’occasion de sensibiliser les travailleurs et leurs enfants à la valeur des écosystèmes forestiers et aux multiples bénéfices que ceux-ci représentent.
Sur le terrain, 7 personnes du comité central d’OJUCAH, 1 agronome, 8 pépiniéristes et 25 jeunes représentant le comité de suivi des projets se sont mobilisés pour organiser les dernières sessions de plantation et épauler les 650 travailleurs ayant pris part à cette démarche d’envergure.
En cette dernière phase du projet, les activités terrain se sont ainsi organisées autour d’évènements musicaux, de chants et de danses venues célébrer la finalisation de cette démarche de long cours.
Lors des dernières sessions de travaux, les mairies des communes de Bainet et de Jacmel ainsi que d’autres autorités locales ont exprimé leur gratitude envers OJUCAH, la Croix Rouge Néerlandaise et Reforest’Action pour avoir mené ce projet à bout. La forêt en devenir est dorénavant vouée à grandir aux côtés des communautés locales de Lavial. Symbole de solidarité et d’union entre les citoyens et les différentes parties prenantes, elle vient rappeler la nécessité de mettre en place des projets à vocation sociale et environnementale, malgré les divisions qui traversent le pays.