Son parcours avant Reforest’Action…
Je me suis formée dans le domaine de la science du bois et de la foresterie avec une licence de l’Université de Stellenbosch (dans la région de Western Cape, en Afrique du Sud). J’ai également obtenu un double master de l’Université de Finlande orientale dans le domaine de la foresterie européenne et internationale. J’ai aussi rédigé ma thèse à l’Université de Fribourg en Allemagne, sur les effets des régimes mixtes par rapport aux régimes de monoculture dans les forêts tropicales du Panama central.
Ses missions et ses responsabilités pour Reforest'Action…
En tant que Project Officer pour Reforest’Action, mon rôle consiste à rechercher, développer et suivre des projets forestiers et des projets carbone qui ont besoin d'un financement. Je réalise également des missions d’audit annuelles sur le terrain, ainsi que l'évaluation de l'impact des projets financés par Reforest'Action. J’effectue le lien entre Reforest’Action et les porteurs de projets et m’assure au quotidien de la bonne conduite des activités sur le terrain. Par ailleurs, il m’est arrivé de gérer des projets créatifs tels que l’aide à la production d’un court-métrage pour nos clients impliquant de gérer des caméras, des journalistes et des porteurs de projets.
Sa vision des forêts en Afrique du Sud…
Les forêts urbaines de la ville de Johannesburg, où je vis, sont attaquées par des scolytes, des parasites invasifs qui tuent les arbres de façon fulgurante. C’est une menace majeure pour l’Afrique du Sud, qui voit cette infestation se répandre à l’échelle du pays.
L'histoire de l'Afrique du Sud est celle d'une oppression et d'une inégalité injustes et légales, et cela s'est étendu aux espaces verts comme à toute autre chose. Aujourd’hui, à Johannesburg notamment, seules les zones les plus riches sont arborées. Ce qui signifie que les arbres et les services qu'ils rendent restent encore un privilège blanc dans ce pays. Je voudrais changer cela et agir pour davantage d’égalité environnementale.
Les projets forestiers dont elle est responsable…
Je suis en charge du suivi du projet de la restauration du fynbos et du développement de la communauté conduit dans la région de Western Cape, en Afrique du Sud, par nos partenaires Breedekloof Wine and Tourism (BWT). Ce projet contribue à restaurer la biodiversité et les banques de graines naturelles, réguler les systèmes d'eau, équilibrer les feux attendus, et ainsi d’améliorer continuellement la résilience écologique globale. Je suis aussi en charge du projet Kuzuko, en Afrique du Sud, où notre partenaire local contribue à la restauration des écosystèmes grâce à la plantation de Spekboom, une essence locale essentielle au bon fonctionnement écologique de la région, qui contribuera à l'apparition d'une grande diversité d'essences d'arbres. Je gère également un projet d'agroforesterie dans une région montagneuse de Tanzanie.
La plus-value de sa présence locale dans l’encadrement des projets…
En tant que Project Officer, je me considère comme un pont entre le bureau de Reforest’Action à Paris et l'Afrique rurale. Cela signifie que j'ai la tâche de traduire tous les besoins, souhaits et nécessités entre ces deux entités. Cela signifie aussi que je dois comprendre le fonctionnement d'un bureau et les coutumes françaises, mais aussi le fonctionnement d'un village sans eau courante ni électricité.
Les porteurs de projet avec lesquels j'ai travaillé jusqu'à présent ont apprécié le fait que je sois une représentante africain de Reforest'Action et que je puisse parler leur langue (par exemple l'afrikaans), ils se sentent donc plus à l'aise et ont l'impression que notre soutien est plus accessible et plus proche de chez eux. En outre, je comprends la mentalité des Sud-Africains (et des autres pays voisins d'Afrique australe comme le Malawi, le Mozambique, la Namibie, etc.), car j'ai grandi ici et j'ai été immergée dans ces cultures tout au long de ma vie. C'est essentiel pour obtenir les meilleurs résultats possibles.