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Reforest’Action autour du monde : entretien avec Ravi Pathak, notre Project Officer en Inde

Forêts

Son engagement en faveur de l'environnement…

J'ai passé mon enfance dans un village entouré de toutes sortes d'écosystèmes. En étant proche de la nature et des milieux naturels, j'ai réalisé que nous ne sommes pas séparés de la nature, et qu’au contraire, nous en faisons pleinement partie. Cette prise de conscience a encouragé mon engagement envers notre environnement. Tout au long de ma vie, ma connexion à la nature m'a permis de m'adapter aux changements et m'a donné une perspective optimiste des choses et des situations. Je suis passionné par les paysages naturels et par la biodiversité, et je souhaite partager mes expériences en dispensant une éducation à la nature aux jeunes générations. Je suis aussi un observateur passionné d'oiseaux et j'aime les photographier.

Son parcours avant Reforest’Action…

J’ai obtenu un master dans le domaine de la gestion de l’environnement avec une spécialisation en gestion des ressources naturelles. Par la suite, j’ai obtenu un doctorat en foresterie. J’ai un large éventail d’expériences, notamment dans le domaine de la recherche sur la conservation et la gestion de la biodiversité où j’ai travaillé cinq ans. J’ai également contribué à des projets sous différents titres tels que chercheur, biologiste terrain et consultant.

Ses missions et ses responsabilités pour Reforest'Action…

En tant que Project Officer pour Reforest’Action, je travaille étroitement avec Reforest’Action au suivi de l'avancement des projets, à la planification et à la conduite de missions d’audit, de due diligence ou de faisabilité, au développement des outils et au design des projets, à la préparation de rapports, et à la formulation de recommandations et de suggestions auprès des porteurs de projets sur le terrain.

Sa vision des forêts en Inde…

Selon les rapports du gouvernement sur l'état des forêts en Inde, il y a eu une augmentation marginale de la couverture forestière et arborée. Toutefois, le rapport inclut dans le couvert forestier les plantations le long des routes, les plantations de caoutchouc, de café ou de thé et même les monocultures d'arbres, ce qui pourrait expliquer cette augmentation. Les forêts riches en biodiversité de la région du nord-est enregistrent régulièrement une perte de couverture forestière depuis 2009. Selon le rapport, la couverture forestière totale de la région du nord-est est de 169 521 km2 et la région a enregistré une diminution de 1 020 km2 par rapport au rapport de 2019.

L'état des forêts dans les États himalayens de l'Inde et dans certaines parties de l'Inde centrale se dégrade en raison de la pression anthropique et des risques naturels comme les incendies, les glissements de terrain, etc. Cette dégradation peut devenir plus profonde en raison du changement climatique. Le rapport 2021 sur l'état des forêts en Inde indique que d'ici 2085, 20% de la couverture forestière de l'Inde pourrait subir des changements catastrophiques en raison de l'impact négatif du changement climatique. Par conséquent, il est nécessaire d'explorer et de mettre en œuvre des projets qui peuvent contribuer à la restauration des terres et des forêts.

Les projets forestiers dont il est responsable…

Je suis en charge du suivi du projet situé dans l’Etat d’Assam en Inde, qui contribue à la restauration des habitats naturels de la faune, l’accroissement des bénéfices de l’agroforesterie, l’intégrité écologique des écosystèmes, la séquestration du carbone, l’amélioration de la santé des sols et la prévention de l’érosion. Je travaille sur une opportunité d'agriculture régénératrice dans l'Himalaya occidentale qui concerne le développement de la chaîne de valeur du cachemire et la gestion des pâturages. Par ailleurs, je suis responsable de deux autres projets, l'un dans l'État du Bengale occidental en Inde (développement de l'agroforesterie pour la création de moyens de subsistance et la séquestration du carbone) et l'autre au Népal (restauration de terres dégradées à l'aide d'espèces de bambou, qui est l'une des principales essences de séquestration du carbone).

La plus-value de sa présence locale dans l’encadrement des projets…

Mon ancrage local m’offre de nombreux avantages dans l’encadrement des projets Reforest’Action. La connaissance du paysage, de l'écologie et de la situation socio-économique me permet de fournir des données durables aux porteurs de projet pour la mise en œuvre du projet. La connaissance des coutumes locales, de la gouvernance locale et de la langue facilite la communication avec les bénéficiaires des projets. Ma présence locale me permet de joindre les porteurs de projet de façon régulière, de les aider avec les spécificités du projet et d’établir une communication fluide pour comprendre les problèmes auxquels ils sont confrontés pendant la mise en œuvre du projet.